NOTES
1. Par groupe « Duala », nous entendons les descendants de ces ancêtres aventuriers partit du bassin du Congo entre le XIIIe et le XIVe siècle pour se fixer dans la partie orientale du Golfe de Guinée appelée « Baie de Biafra ». Nous regroupons donc autour de ce tronc commun, les lignages dont l’histoire et les traditions font ressortir une parenté plus ou moins proche à savoir: les Duala stricto sensu, les Jebalè, les Malimba, les Pongo-Songo, les Dibongo, les Bodiman, les Ewodi, les Pongo, les Mongo, les Abo, les Kôlè, les Longase, les Batanga, les Isubu, les Bakweri.
2. Le « Trust » consistait à confier aux principaux commerçants autochtones une certaine quantité de marchandises qu’ils devaient échanger avec les gens de l’hinterland. Le capitaine leur remettait le fameux « Kalati ou encore Trade book » qui était le livre dans lequel le crédit était enregistré. Ils devaient ensuite rapporter lors du retour du navire qui leur avait avancé ces marchandises, des produits pour une valeur correspondante. On parlait alors de « laver son trust »
3. Deux branches principales constituent l’arbre généalogique d’Ewal’a Mbedi (Duala) : la branche de Njoh’a Mase m’Ewale, d’où sortiront les Bell et Bonabéri, et celle de Ngiy’a Mulobe m’Ewale, d’où sortiront les Akwa et les Deïdo.
4. « King George » ce pseudonyme donné au patriarche Doo la Makongo par les négriers anglais était le nom dynastique du souverain Britannique de cette époque, le Roi GEORGE III du Royaume-Uni. Il régna de 1760 à 1811 et mourut en 1820. Son fils aîné George IV fut d’abord régent entre 1811 et 1820, puis régna ensuite de 1820 à 1830.
5. Les négriers anglais avaient attribué à Peter Quan (Kwan’Ewonde) le statut de « King » pour ses initiatives appropriées à l’égard des commerçants européens. D’après un rapport de 1788 du navire Britannique Sarah qui sillonnait la côte camerounaise à cette époque, Peter Quan prenait souvent des mesures importantes comme celle obligeant tout navire en partance pour l’ouest de l’inde et ayant jeté son encrage sur le Wuri à donner des compensations (Kumi). (Middlemen of the Cameroons Rivers p. 37 à 38)
6. Dans une liste révélatrice des paiements effectués par le navire négrierSarah en 1790, figure le King Doo la Makongo qui avait été payé pour la vente de 40 esclaves et avait reçut un « dash ou cadeau ». Figure aussi, le prince Angwa (Muange ma Ku) qui avait été payé pour la vente de 50 esclaves et avait reçu un dash plus important que celui de Doo la Makongo. Aussi, les sujets de Muange avaient également perçu un dash considérable. (Middlemen of the Cameroons Rivers p. 37 à 38)
7. « Bonewuma », le village du chef Bassa Ewuma Nkul qui régnait sur l’ensemble des familles Bassa du plateau de Bonaku (actuel plateau d’Akwa) se trouvait à l’emplacement du quartier Bonalembe. L’héritier de ce territoire, Ku’a Mapoka, naquit de l’union de Nyake Mbend’Ewuma, petite fille du chef Bassa et de Mapoka ma Ngiy’a Mulobe, l’arrière petit-fils d’Ewale.
8. Ngando Akwa est né en 1764 de l’union du Prince KWA KUO de la dynastie Angwa de Bonaku et de la Princesse Mionde m’Ewonda Kwan de Bonewonda. Avant d’aller défier le King Bele ba Doo, Ngand’a Kwa prendra le commandement des Bonaku en lieu et place de son cousin Ntoko‘a Muange. Après le partage du pouvoir central, il fédéra l’ensemble des Bonamulobe qui prirent par la suite le nom de Bonambela.
9. Alfred Saker n’est pas, contrairement aux idées reçues, le fondateur de la mission baptiste au Cameroun. Il est juste de rappeler que c’est un missionnaire protestant d’origine africaineJoseph MERRICK,qui annonça pour la première fois l’Evangile aux camerounais et qui posa les fondations du christianisme au Cameroun.
En effet, partit de Fernando-Pô ou une mission baptiste existait déjà depuis deux ans, ce noir de la Jamaïque débarqua d’abord chez les Duala en novembre 1843. Hébergé chez le King Bell, il passa deux mois au sein de ce peuple riverain, profitant de son séjour pour visiter les Bakoko vivant plus en amont du Wouri. Il se rendit ensuite à Bimbia chez les Isubu en janvier 1844. Ce fut du reste là-bas qu’il établit sa mission, y installant même une petite presse qui lui permit, après acquisition d’un vocabulaire minimum, de publier différents ouvrages scolaires et religieux, notamment la première traduction de la Bible en Isubu. Bien qu’il ne resta pas longtemps au Cameroun, son œuvre fut remarquable. En route pour des congés plus que mérités en Angleterre, il mourut en mer en décembre 1849.
10. Bien que le vieux dicton Duala « Mbela e putedi te, e si m’esele » (une fois que l’aigle tient sa proie, il ne la lâche plus) semble accréditer les nombreux récits de la tradition orale – qui attribue tantôt à Ewal’a Mbedi, tantôt à Ngiy’a Mulobe ou encore à Ku’a Mapoka l’origine du surnom « Mbela », l’analyse historique montre clairement que le lignage de Mulobe m’Ewale duquel descendent les ancêtres akwa ne prend le nom de « Bonambela » qu’à l’arrivée du protectorat allemand en 1884 sous la houlette du King Akwa Dika Mpondo, signataire plénipotentiaire du traité. En effet, les Akwa se sont inspirés des armoiries du Kamerun allemand, représentant l’aigle royal de l’empire avec en dessous un éléphant, pour créer celles de Bonambela représentant, au-dessus d’un lion, ce même aigle royal adopté comme armoiries et nom de baptême. Les Bonambela se dotèrent en cette circonstance d’un hymne baptisé « Mbela Nyasam », adapté par le conseiller du King Njoh Dibonge de Bonabekombo. Aussi, il est clair qu’aucune source de l’histoire relative à la côte camerounaise et antérieure au traité de 1884 ne mentionne le mot Bonambela qui, seulement après l’accord Germano-Douala désigna l’ensemble des lignages côtiers assujettis au roi Akwa et à ses ascendants. L’administration Française n’ayant pas reconnu comme telles ces possessions, les propriétés et les frontières des Bonambela furent réduites à la seule circonscription de Douala.
11. le 6 février 1905, le King Akwa fut condamné à cinq mois de prison avec travaux forcés en dépit de l’accord formel qu’il avait conclu en début d’année 1904 avec l’homme d’affaires Allemand Max Esser. La convention stipulait que ce dernier lui verserait 500 Mark par source de pétrole découvert, en dehors du prix de vente, dans toute sa zone d’influence jusqu’en décembre 1904. Le problème est né du fait que le chef du district von Brauchitsch voulait absolument attribuer à Manga Bell les droits de perception d’un quatrième puits qu’il situait dans le territoire Bell alors que celui-ci se trouvait, à l’instar des trois premiers, dans la zone Bassa (Logbaba) ou le King Akwa et ses ascendants avaient une hégémonie précoloniale.
12. La plupart des Duala avaient déserté la ville et s’étaient réfugiés dans l’arrière-pays. De là-bas, ils partirent avec leurs pirogues vers les bateaux anglais, prirent sur eux de les guider à travers les eaux côtières nonobstant le coulage par les allemands des bateaux de la « Woermann » pour barrer le chenal. Ils leurs transmirent des informations sur les positions allemande et leur assurèrent que la population était prête à leur accorder toute aide pour l’expulsion des allemands. Certains demandèrent même des armes et leur incorporation militaire. Les allemands savaient que les Duala soutenaient les actions militaires alliés, raison pour laquelle ils prirent des mesures militaires draconiennes pour assurer la surveillance des populations et leur neutralisation. Cela fit des morts et, beaucoup de morts. Une des rares indications chiffrées apparaissant dans un rapport allemand est la pendaison de 180 Duala sur ordre du lieutenant von Engelbrechten.
13. Dans le partage du Cameroun qui eut lieu en mars 1916, les Anglais obtinrent une bande verticale nord-sud frontalière du Nigeria, représentant environ 1/5e du pays. Tout le reste, soit les 4/5e revinrent aux Français ainsi que les zones cédées à l’Allemagne en 1911. L’essentiel de l’organisation administrative allemande fut maintenue et le général Aymérich occupa provisoirement le poste de commissaire de la République jusqu’à la nomination en septembre 1916 de Lucien Fourneau, ex gouverneur du Moyen-Congo. Après la remise de l’ensemble des zones administratives passant sous contrôle Français, le général Anglais DOBELL quitta le Cameroun le 3 avril 1916.
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES :
Cette liste ne mentionne que les documents et les ouvrages utilisés pour la rédaction de cette étude.
Archives d’Etat de la REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Dossiers n° APA 10 018 ; APA 11 122 ; 2AC 1512 (r) ; APA 10 187 ; 1AC 1542
J.O.T.O.A.C. (Journal Officiel des Territoires Occupés de l’Ancien Cameroun)
Rubrique « Personnel Indigène et Divers » De 1916 à 1919.
J.O.C. (Journal Officiel du Cameroun)
Rubrique « Personnel Indigène et Divers » De 1920 à 1937.
Archives du FOREING OFFICE DE LONDRES (F.O.)
Publie Record Office (P.R.O.)
Dossiers N° 84/1541, N° 84/1634, N° 84/1343, N° 84/1356, N° 84/1418, N° 84/858, N° 84/1147, N° 84/1087, N° 84/1117, N° 84/1061, N° 84/1377, N° 84/1401, N° 84/1508. Dossiers traitant des rapports pré consulaires et consulaires des Chefs de la rivière Cameroun au XIXe siècle.
Pétition Akwa du 19 juin 1905
(Entièrement publiée dans le journal « Leipziger Wolkszeitung » du 10 février 1906).
Pétition camerounaise du 18 août 1919 à la conférence de paix de Paris.
(Source : Ansom, A.P., c.615, Dos.1)
Pétition camerounaise du 19 décembre 1929 à la Société des Nations concernant la réforme absolue du régime politique et de l’administration du Cameroun.
(Source : Archives d’Etat du Cameroun, dossier APA 10 187)
Prince Hans NGAKA AKWA & Oskar MANJOMBE MANJOMBE
Histoire des Duala-Kamerun – Inédit janvier 1955.
Prince Ngando EBONGUE AKWA
Contribution à l’histoire de Bonambela – Inédit 2002.
Publication dans le journal « CAMAROES » :
· « 1919 » – engagement politique des camerounais à la conférence de paix de Paris et à l’assemblée nationale allemande de Weimar – octobre 2008
· King Akwa Dika Mpondo ou l’incarnation du NON au régime abject du colonialisme – avril 2008
Prince René DOUALA MANGA BELL
Contribution à l’histoire du Cameroun – L’effort camerounais (série d’articles)
1959 -1960
Honoré NJIME
Le Défi – Ecrins de vie de Ngand’Akwa.
Editions MINSI – 2008
Joseph GOMSU
Colonisation et organisation sociale – Saarbrücken 1982
(Les chefs traditionnels du Sud Cameroun pendant la période coloniale allemande 1884 -1914)
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• L’Elite « Germanophone » Duala sous mandat français.
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• Elitisme colonial au Cameroun – Le cas des Duala dans les années 1930
Pasteur Jean René BRUTSCH
Les traités camerounais (Etude camerounaise N°5, 1955)
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(Commerce précoloniale et contrôle du pouvoir en société lignagère)
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c.1600 – c. 1960 Cambridge University Press 1999
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Résistance africaine à l’impérialisme européen.
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Histoire de Bonambela adressée au Gouverneur Karl Ebermaïer depuis sa prison de Banyo.
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Prof. Martin NTONE KOUO
Aperçu historique des Bonambela
(Cinquantenaire de Ndol’a Bonambela yaounde – Edition spéciale 1999)
Katharina OGUNTOYE
Eine afro-deutsche Geschichte. Zur lebens situation von Afrikanern und Afro-Deutschen in Deutschland von 1884 bis 1950.
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• Le Cameroun à travers les âges.
(Presse du Cameroun N°1803 mai 1956)
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(Presse du Cameroun 1956)
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Souvenirs du Cameroun Allemand – Verlag C.F. Müller, Karlsruhe i. B. 1927
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Revue Française d’histoire d’outre-mer 1969 N°200
• La naissance du Cameroun 1884 – 1914
Collection racines du présent – L’Harmattan 1996
Andreas ECKERT
Die Duala und die kolonialmächte.1991 – “Der beleidigte Negerprinz”
Die Rolle Mpondo Akwa in der Politik der Duala vor 1914.
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Mémoire sur l’expropriation des biens fonciers des indigènes de Douala.
Présenté au conseil du contentieux du Cameroun. Collection documents et archives pour l’histoire d’Afrique.
Daniel ABWA
Commissaires et hauts-Commissaires de la France au Cameroun (1916 – 1919)
Edition Presses Universitaires de Yaoundé – Presses de L’UDEAC
Général de Division AYMERICH
La conquête du Cameroun – du 1er août 1914 au 20 février 1916
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La conquête des Colonies Allemandes
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Adolf RÜGER
Le mouvement de résistance de Rudolf Duala Manga Bell au Cameroun.
Université de Humboldt, Berlin, RDA.
Archives familiales :
– Testament du King Akwa 3 décembre 1916 – Campo.
– Procès verbal du 10 février 1935 clôturant la période de deuil du King Akwa et intronisant son successeur.
– Présentation des foyers de la Cour du King Akwa Dika Mpondo à Mr le président du tribunal de 2ème degré de Douala – 31 décembre 1953.
– Documents relatif à la réorganisation des chefferies de familles de Bonélèkè du 23 novembre 1973.
– Compte Rendu du foyer Bonadika au sujet de la désignation du futur Chef Supérieur du Canton Akwa. Autorisation N°105/AR/DWI/ADO/1 du 22 septembre 1976.
– Procès verbal Assises AD HOC de la famille Bonadika / successions Ntone Ebongue Akwa Les 13, 17, 20, 31 août et 3 septembre 1998.
– Diverses correspondances de Ludwig Mpondo Akwa.
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