Coco Mbassi
True Sawa Stories est une série qui met en lumière des personnalités sawa, originaires du Cameroun.
Dans cet épisode, la chanteuse Coco Mbassi explique en langue duala le concept derrière la chanson "Na Menguèlè", ainsi que le contexte autour de son enregistrement.
Idée originale de Jean-Pierre ESSO pour Okabol.
Coco Mbassi est en concert le 24 Mai 2012 à Londres, au MOMO.
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Traduction en français de l'entretien
Na Menguele= J'attends
Je suis assise sur un banc, je monologue
Jsuis assise sur les herbes, je chante toute seule
J'ai tellement à dire, mais personne pour m'écouter
J'ai tellement à dire, mais personne à qui parler
Cette chanson s'intitule: NA MENGUELE, qui veut dire "J'attend"
Je l'ai écrite dans les rues d'Europe, de l'occident (Mbenguè)
Son inspiration m'est venue dans les rues de Paris. Lorsque j'ai vu un homme assis sur un banc, un clochard, qui n'avait ni maison ni travail.
Je me suis donc demandée quelles peuvent être le genre d'idées qui défilent dans la tête
d'une telle personne, qui n'a ni maison, ni famille, personne pour l'aimer, et qui n'a même
plus de foi.
Dans ce genre de circonstances, on peut peut-être penser qu'on est oublié de DIEU!
Comme je l'ai dit précédemment, ce qui m'a poussé à écrire cette chanson, c'est que ceux des
nôtres restés au pays pensent que, nous ici, en Europe nous avons tous de l'argent, mais la réalité est différente. Nombreux sont ceux d'entre nous qui ont très peu voire même rien du tout. Ils n'ont ni logis, ni familles, ils n'ont absolument rien!
Il y a beaucoup de souffrance, peut-être même plus qu'en Afrique. Autant il est vrai qu'en Afrique nous n'avons pas beaucoup de biens matériel, mais en Europe aussi il y a la pauvreté
et la misère... C'est la raison principale pour laquelle j'ai voulu écrire cette chanson
pour être la voix des sans voix, de ceux qui n'en n'ont pas.
Nous avons commencé l'enregistrement chez nous, à la maison en utilisant les différentes
méthodes modernes dues à cet usage sauf le piano et la batterie. Pour ces deux derniers instruments, nous sommes allés en studio.
Ma vie de l'époque était pareille à celle d'aujourd'hui, à la différence que je n'avais pas l'age que j ai actuellement. Mais j'étais déjà mariée, j'avais déjà des enfants. Je me débrouillais comme tout le monde en Europe, avec mon mari, pour pouvoir laisser quelque chose à nos enfants. C'est grâce à cette situation que j'ai écris cette chanson.
Il y a plusieurs personnes qui m'ont fait aimer la musique. Plusieurs personnes m'ont montré
le chemin. Je parle de ceux qui m'ont aidé à monter ma musique, à leur insu:
Chez nous, au Cameroun, nous avons Toto Guillaume, Dina Bell. En Afrique, la feue Myriam Makeba, (paix a son âme). En occident, il y a Georg-Friedrich Haendel, Johann-Sebastian Bach. Aux États-Unis, où nos parents ont été déportés je peux citer les noirs américains Steve Wonder, Michael Jackson, quand il était encore enfant, Mahalia Jackson, qui elle, chantait des chansons religieuses. Il y a aussi certains dont je suis l'aïnée, comme India Airie.
Tout cela pour dire que mon inspiration me vient de partout. Je ne peux pas dire que j'aime plus spécialement cette musique plus qu'une autre: j'aime la bonne musique; je peux donc dire que musique me vient de partout dans le monde.
J'ai aussi composé une chanson intitulée: "Bebotedi" (les débuts), où je cite des noms de ceux que j'aime. Celui qui veut savoir qui je cite peut trouver cette chanson, elle est disponible partout dans les magasins spécialisés et sur internet. (4:20)