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Arbres généalogiques des Sawa: Nsa´a Wouri (Bassa)

PRESENTATION DU CANTON BASSA DU WOURI

Le Canton Bassa du Wouri occupe les 2/3 du département et s’étend du cours d’eau MBOPI au PK46 sur l’axe routier (ancien) Douala-Edéa.
Il faut cependant apporter certaines précisions qui puissent davantage édifier l’opinion publique :
au Nord par le cours d’eau NTINDI, la vaste clairière du village NDOKAMA et le fleuve DIBAMBA
au Sud, tout le tracé de la rivière MBOPI
à L’Est, le canton Bakoko
à l’Ouest, le Canton Deido, en aval du MBOPI.

Ce Canton regroupe 23 villages (22 Chefferies traditionnelles de 3e degré) actuellement. C’est le seul canton dans le département du Wouri à avoir une zone urbaine (de MBOPI à PK27) et une zone rurale (de PK27 à PK46) à la limite du département du Nkam, objet aujourd’hui de convoitise des populations de ce département voisin.

ORIGINE, MIGRATION ET INSTALLATION DU PEUPLE NSAA DU WOURI

L’histoire du peuple NSA’A est assez complexe et controversée. Il faut pour en savoir davantage, puiser dans les tréfonds de la tradition orale et éviter des passions qui d’habitude sont de nature à éloigner les peuples des réalités de leur histoire.
La présente ébauche, loin d’être une palissade, a pour but de : rappeler le peuple NSA’A du Wouri qu’il a aussi une histoire, de le sortir de la confusion afin qu’il se reconnaisse comme entité socioculturelle et économique à part entière qui a à donner et à recevoir.

La désertification du Sahara il y a quelques 8000 ans avant J.C., est un fait très important dans l’histoire des migrations en Afrique. C’est en effet après l’assèchement brusque de cette dépression qui divise le Maghreb de l’Afrique Noire que les populations ont migré vers la vallée du Nil qui devait engendrer plus tard l’une des plus glorieuses civilisations du monde : l’Egypte des pharaons.

Le grand groupe Bantou dont les migrations furent les plus importantes et auquel appartient le peuple NSA’A, serait donc parti de la vallée du Nil au début de l’ère chrétienne pour les différentes régions de l’Afrique au Sud du Sahara : l’Afrique Orientale, l’Afrique Australe, l’Afrique Centrale et l’Afrique Occidentale. Le passage des Bantou fut marqué par les civilisations du fer : Nok sur le plateau Jos au Nigeria, le Kongo et le Mvene Mutapa (Monomotapa) respectivement dans la cuvette duCongo et en Afrique Australe.

La tradition orale rapporte en outre que le groupe Bantou qui, parti de la vallée du Nil était détenteur d’une prophétie selon laquelle il devait dans ce flux migratoire rencontrer une grotte sacrée et un nouveau Nil qui serait « Nleb Uhuri » aujourd’hui appelé Wouri.

En effet HILLOLLOMB qui fut trouvé dans une gigantesque grotte appelée Pitiu Ngog Lituba, serait l’ancêtre des Bassa, Mpoo et Beti. C’est donc lui qui aurait engendré 3 fils : NSOG NGASS, MBIMB et BASSIKOL qui, à leur tour, engendrèrent 3 grandes tribus Bassa du Cameroun.

Par ailleurs certaines données de la tradition orale rapportent que NANGA aurait été l’ascendant des Bassa, Mpoo et Beti. C’est à préciser combien de fois les migrations Bantou sont complexes et les données parfois très peu concordantes surtout celles qui concernent la période précédant l’escale de Ngog Lituba.

Il est cependant avancé trois raisons qui justifient l’éclatement des familles autour de Ngog Lituba ou tout au moins le départ de la grotte vers d’autres régions du Cameroun aujourd’hui occupées par les Bassa : querelles, exiguïté des lieux et respect de la prophétie (retrouver le Mbende ou le nouveau Nil).

Que ce soit l’une ou l’autre raison, il est à noter que Bassikol occupa le territoire allant d’Eséka à Otélé, l’actuel territoire des Bassa Ba Dikol, MBIMB resta à Babimbi.

A la suite l’enfant MBIMB appelé MBOG quitta son village, traversa le fleuve SIHUA, alla du côté de Nyantan, arriva à Ndokama vers Dibeng en longeant le Mbende (Nleb Uhuri) vers Dibeng, petit cours d’eau appelé en langue Bassa Nsonga, donc franchissable à gué. On peut donc dire que MBOG venait de respecter la prophétie en s’installant sur les rives du Nleb Uhuri où il vécut avec ses enfants jusqu’à la fin de sa vie.

Les terres y étant infertiles, l’un des fils de Mbog nommé Nkog, abandonna ces terres pour s’installer à « Mudongo Ma Bojongo ». Précisons en outre sur le plan généalogique que Mbog engendra Nkog qui engendra Ngombolo qui engendra Nsa’a et Nsoh. Nsa’a devint Bassa et Nsoh, Bakoko. En d’autres termes les Bassa étaient déjà installés sur le plateau Joss au XVe siècle lors du passage des Portugais. A la même période les Bakoko se trouvaient aussi à l’actuelle Direction des Douanes au lieu dit Ngondo.

ARRIVE DES DUALA ET COHABITATION AVEC LES BASSA-BAKOKO

D’après la tradition orale, le mot Duala provient de la première escale à Kribi d’un homme qui rencontra un autochtone Batanga. Face à une « mésentente » avec le nouveau venu, l’autochtone lui intima l’ordre de partir en s’écriant « Dua ala » d’oùle mot Duala qui signifie « pagaye et éloigne toi ».
La prochaine escale fut Piti où Duala et son frère Bojongo restèrent assez longtemps vivant essentiellement des produits de pêche. La famine est aujourd’hui avancée comme étant la raison qui les poussa à partir de Piti pour l’estuaire du Nleb Uhuri.

En effet vers 1578, certains compagnons de Duala et Bojongo allèrent pêcher plus loin qu’à l’accoutumée. C’est alors qu’ils virent flotter les épluchures de banane et autres produits vivriers. Ils suivirent donc la provenance de ces épluchures et se retrouvèrent quelques heures après devant ces cases bâties tout au long du fleuve, des champs de macabo, des bananeraies. Face à ces découvertes, les pêcheurs n’hésitèrent pas à entrer en contact avec ce peuple de cultivateurs par des gestes. Grâce à l’hospitalité des Bassa, il s’installa entre les deux peuples un marché reposant sur le troc : échange des produits vivriers contre les produits de pêche, à la grande satisfaction des compagnons de Duala et Bojongo.

Les rapports commerciaux qui venaient d’être tissés entre ces deux peuples, aboutirent plus tard à l’installation de Duala et Bojongo sur une partie des rives du Mbende après que ces derniers aient adressé une demande aux Bassa qui avaient reçu le consentement de Nsa’a Ngombolo en dépit de l’opposition d’une infime partie de son peuple.

DESUNION DE DUALA ET BOJONGO ET RECUL DES BASSA

La cohabitation de ces deux grandes entités ne fut pas facile. Le comportement difficile de Duala poussa Bojongo à abandonner les lieux, traversa le fleuve et s’installa sur l’autre rive appelée aujourd’hui Bojongo. Les descendants de Duala devinrent par la suite très nombreux, au point où l’emplacement par eux occupés devint exigu. Ils n’obtinrent pas satisfaction à leur nouvelle demande réitérée auprès des Bassa pour acquérir une autre parcelle. Le voisinage avec eux devint difficile. Par ailleurs les Duala se distinguèrent par l’impudeur, la malpropreté, des pratiques guerrières, les tueries, etc.

Plusieurs problèmes opposèrent les deux communautés, à l’exemple d’une fille Bassa dont la main fut coupée pour avoir rompu les fiançailles d’avec un fils Duala. De même, le fils de Bong Mikondi décapita une fille Duala, d’où l’expression « Eba Musa e si mabo » (la haine d’un Bassa n’a pas de fin).

Tous ces problèmes amenèrent les Bassa à observer progressivement un recul vers l’arrière pays en prenant soin de préciser les limites qui en gros se matérialisent aujourd’hui de Mbopi jusqu’à la frontière avec le département du Nkam.

A cheval sur deux arrondissements (Douala 3e et 5e), le canton Bassa du Wouri compte aujourd’hui 22 chefferies du 3e degré et une population d’environ 500.000 habitants.

QUELQUES REPERES ATTESTANT QUE LE SITE ACTUEL DES DUALA ETAIT OCCUPE PAR LES BASSA

Il existe encore aujourd’hui les preuves qui attestent de la présence des Bassa sur les rives du Mbende au moment où les Portugais en 1472, baptisèrent Nleb Uhuri « Rio dos cameroes » :
Inhumation du Chef de famille NDOGHEM, MANDENG et ses veuves, une Bassa et une Bakoko au pied du baobab de Deido.
Mbanga Pongo sur l’axe routier Douala-Edéa servait d’escale de pêche aux Bassa et non aux Duala.
Les Bonadjindje de Deido auraient des rapports avec les Bassa. En effet Djindje aurait été une fille Bassa. Son père qui n’engendra pas de garçon adopta son gendre Duala et lui confia son territoire appelé aujourd’hui Bonadjindje.

NGOMBE Gilbert Thomas, SOMON MOUSSONGO François, NDAME EYOUM Ferdinand

Les Bantou auquel appartient le peuple NSA’A, serait parti de la vallée du Nil. Dans ce flux migratoire il se retrouve à une grotte sacrée «Ngok Lituba» et un nouveau Nil, «Nleb Uhuri» aujourd’hui appelé Wouri…








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Posté par mboasawa

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