Par Prince Ngando EBONGUE AKWA
III. La période post-coloniale (depuis 1960)
Inamovible président du Ngondo, Sa Majesté Ernest BETOTE DIKA AKWA fut tour à tour Député du Wouri en 1956 et Doyen de l’assemblée législative. Nommé Ministre d’Etat chargé de la grande chancellerie et de la recherche scientifique en 1959, il fut à juste titre choisi par le Premier ministre pour présider le comité national de la fête de l’indépendance en 1960. Après le référendum, il se retira de la vie politique pour se consacrer entièrement à sa Chefferie.
Âgé et usé après pratiquement 50 ans de règne, Sa Majesté Ernest BETOTE AKWA rendit l’âme le 4 septembre 1976 et fut solennellement enterré au Mausolée KING AKWA que lui-même avait inauguré en mars 1935 à l’occasion de l’élévation de la stèle qui matérialisait l’immortalité et la présence éternelle de son illustre père, le roi DIKA MPONDO, au milieu d’un peuple qui lui devait tant.
Quant à sa succession, il déclarait avoir été désigné par ses frères et ne laissa de son vivant, aucune consigne, alors qu’il disposait des pleins pouvoirs. La famille régnante désigna le prince Ernest NTONE EBONGUE AKWA, fils du feu Chef Arnold EBONGUE DIKA AKWA pour succéder à son oncle malgré les prétentions du fils aîné du défunt, le prince Clément MPONDO BETOTE AKWA.
3.1 Prince Ernest NTONE EBONGUE AKWA (1976 – 1998)
Sa Majesté Ernest NTONE EBONGUE AKWA accéda au trône des BONAMBELA le 17 décembre 1976. Grand Commis de l’Etat, disponible, sociable et à l’écoute de ses populations, NTONE EBONGUE AKWA, parfois atterré devant l’adversité dont il fut victime laisse néanmoins l’image d’un souverain qui su incarner à la fois tradition et modernité durant ses 22 ans de règne. Immobilisé sur son lit à la suite d’un accident vasculaire-cérébral en 1995, sa Majesté Ernest EBONGUE AKWA rendit l’âme le 9 juillet 1998 et fut solennellement enterré le dimanche 26 juillet 1998 au Mausolée King Akwa. Durant cet intervalle, la Chefferie Supérieure fut dirigée par le prince Emmanuel DIKA NGAKA AKWA, fils du feu Chef Hans NGAKA DIKA AKWA qui déjà du vivant de son grand cousin, assurait parfois sa représentation personnelle.
La succession de sa Majesté Ernest NTONE EBONGUE AKWA fut entachée de graves dissensions au sein de la famille régnante Bonadika, et, partant, du canton tout entier sur l’interprétation du propos tenu par le prince Charles David DIN DIKA AKWA, que la famille venait de désigner, concernant son éventuel abdication au profit du prince Emmanuel DIKA NGAKA AKWA.
3.2 Prince Charles David DIN DIKA AKWA (1999 à nos jours)
En fin de compte et après clarification de son propos, Charles David DIN DIKA AKWA fut officiellement désigné le 23 avril 1999 au cours d’une tenue de palabre présidée par l’autorité administrative locale ou les Bonadika confirmèrent leur choix.
Fils de Louis DIKA AKWA, autre fils du King DIKA MPONDO, Sa Majesté Charles David DIN DIKA AKWA en qui les espoirs des Bonambela reposent aujourd’hui, jouit des qualités humaines et intellectuelles nécessaires au bon fonctionnement du pouvoir traditionnel.
Banquier de profession, sobre et pondéré, Charles David DIN DIKA AKWA est intronisé le 27 octobre 2001 au cours d’une cérémonie haute en couleur sur les berges du Wouri à laquelle prenait part l’élite traditionnelle locale et nationale, les autorités de la République, ainsi qu’une délégation de prestigieux monarques africains.
Que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob pardonne tous les membres de cette vieille dynastie pour les actes gravissimes posés de part et d’autre, lors et après les vives tensions qui ont émaillé la succession de feu Ernest NTONE EBONGUE AKWA. Plus que jamais interpellée, la nouvelle génération désormais au centre des décisions familiales devra prendre ses responsabilités en rétablissant l’harmonie au sein des foyers de la Cour et en y préservant jalousement la paix.
Garant des traditions ancestrales, le souverain actuel DIN DIKA AKWA III se doit avec l’aide de l’Eternel Tout Puissant et des siens, de réconcilier la grande maison Bonambela, d’engager un processus de réformes au plan culturel et sportif à même de répondre aux attentes d’une jeunesse en perte de vitesse, et enfin, de restaurer l’image de cette communauté si fière et glorieuse, ternie par les intérêts égoïstes des hommes.
C’est sur cette note d’espoir que s’achève cette étude sur les successions des Rois et Chefs Supérieurs Akwa.
NB: Sincères remerciements au Prince Victor DIKA MUANGE AKWA avec qui les recherches initiales ont été faites, et à ma nièce Amy EOUZAN pour sa relecture. L’auteur assume ici, l’ensemble des jugements émis.
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