2.5 Prince Ernest BETOTE DIKA AKWA (1921 – 1924)
Il est remplacé à la Chefferie Supérieure par son jeune frère, le prince Ernest BETOTE DIKA AKWA. Ce dernier prit immédiatement la tête de l’opposition. Mais mêlé à une affaire de meurtre rituel à Bonéwonda-Akwa en novembre 1921, il est inculpé par l’administrateur français Yves-Marie NICOL, chef de la circonscription de Douala qui ne le portait déjà pas dans son cœur à cause de ses protestations contre les abus de ladite administration.
Le Chef Supérieur Ernest BETOTE DIKA AKWA est finalement condamné le 3 juillet 1924 à 5 ans d’emprisonnement par le tribunal de races de Douala avec résidence obligatoire hors de la ville. C’est à Maroua qu’on l’envoya purger sa peine.
2.6 Prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA (1924 – 1927)
Cet incident permit la désignation à la Chefferie Supérieure en août 1924 du prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA, autre fils du King exerçant les fonctions de clerc d’administration.
Dès 1925, le gouvernement français avait pris une série d’initiatives destinées à modifier la physionomie de la structure foncière de la ville. Cette opération n’était en fait qu’une réactualisation du plan d’urbanisation allemand qui ne tenait toujours pas compte des intérêts des autochtones. En confirmant ces expropriations, le gouvernement rencontrait la même résistance.
Le 20 octobre 1925, le Chef Supérieur Arnold EBONGUE DIKA AKWA au nom des Bonambela et son homologue Richard DIN MANGA BELL au nom des Bonadoo adressèrent une lettre de protestations au Gouverneur MARCHAND en prévention du plan d’expulsion des populations du plateau Joss et de celui d’Akwa dont on commençait déjà à parler. La lettre resta sans réponse.
En 1926, sa Majesté Arnold EBONGUE DIKA AKWA prit toutes dispositions utiles pour la renaissance du Ngondo en se rapprochant des BELL. L’union des deux principaux clans fut scellée par le « Male Manjo » ou communion du sang. Cérémonie qui se déroula au cimetière de Deïdo afin de s’assurer sous la foi du serment la fidélité de tous les membres du Ngondo. Le 18 août 1926, le Chef Supérieur Arnold EBONGUE DIKA AKWA et ses pairs de Douala demandèrent au Pasteur Charles MAITRE de défendre leurs intérêts contre le gouvernement. Mais le 1er septembre 1926, le gouvernement fit publier au journal officiel l’arrêté par lequel il décidait le lotissement du plateau Joss. En réponse, le Ngondo décida de l’envoi d’une délégation à Paris, mais le retour en Europe du prince Richard DIN MANGA BELL en fin d’année 1926, excédé par les tracasseries des administrateurs coloniaux et la soudaine mort du prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA en novembre 1927 annulèrent sa concrétisation. Arnold EBONGUE AKWA fut dès 1928 remplacé à la Chefferie Supérieure par son jeune frère, le prince Hans NGAKA DIKA AKWA.
2.7 Prince Hans NGAKA DIKA AKWA (1928 – 1931)
Redoutable activiste, sa Majesté Hans NGAKA DIKA AKWA et ses pairs de Douala envoyèrent le 19 décembre 1929 une pétition à la Société des Nations (SDN) dans laquelle ils condamnaient non seulement la gestion française, mais réclamaient la fin de leur mandat et l’indépendance du Cameroun.
Deux autres requêtes dénonçant un certain nombre d’abus furent acheminées les 18 mai et 19 juin 1931 à Genève par le délégué en Europe des citoyens nègres camerounais, le Martiniquais Vincent GANTY qui avait temporairement été mandaté par les notables Duala pour se constituer intermédiaire dans leurs relations politiques auprès de la Société Des Nations ou de toute autre autorité en Europe.
Sa Majesté Hans NGAKA DIKA AKWA fut finalement compris dans l’information ouverte au début de l’année 1931 contre Vincent GANTY et consorts. Arrêté au cours de la même année pour complot contre la sûreté de l’Etat, Hans NGAKA AKWA fut démis de ses fonctions.
Ce qui permit au prince Ernest BETOTE DIKA AKWA, désormais plus réceptif à l’égard de l’administration Française depuis sa sortie de prison, d’être de nouveau installé à la Chefferie Supérieure pendant que son frère Hans NGAKA AKWA, se trouvait encore en détention. En fait, Ernest BETOTE DIKA AKWA avait bénéficié par arrêté en date du 2 avril 1927 d’une libération conditionnelle et d’une autorisation de résidence à Douala.
2.8 Retour au trône du Prince Ernest BETOTE DIKA AKWA (1931 – 1976)
Entre temps, les investigations menées conjointement par l’Eglise et la famille confirmaient le décès en août 1914 à N’gaoundéré, du prince héritier Ludwig Paul Heinrich MPONDO AKWA. En effet, il avait été lâchement exécuté par des tirailleurs sur ordre du chef de district, l’allemand TILLER, alors qu’il allait comme tous les soirs prendre son bain dans le Mayo jouxtant sa prison.
Les enfants de feu King DIKA MPONDO entamèrent alors en 1934 des réunions dans le but de préparer la cérémonie rituelle de clôture de la période du deuil de leur père pour un retour à l’ordre normal. Il fut aussi question d’assainir leurs dissensions et de présenter officiellement le nouvel héritier du défunt. Finalement, en dépit des tergiversations du Prince DIN DIKA AKWA, ces concertations aboutirent au transfert des droits du feu King Akwa au Prince Ernest BETOTE DIKA AKWA suivant un rite décrit au protocole du 10 février 1935. Le document N° 106 du 7 juin 1939 de la chambre spéciale d’homologation du Cameroun qui reprend une partie des dispositions testamentaires du défunt, précise :
« King Akwa étant décédé, ses prérogatives et ses droits revinrent à son fils héritier Ludwig MPONDO AKWA ; Que le départ et la mort de ce dernier amenèrent la dévolution de ses droits successoraux et politiques à son jeune frère DIN DIKA AKWA. Mais il est également acquis que le prince DIN DIKA AKWA a renoncé à ses droits et que son jeune frère, le prince BETOTE DIKA AKWA, avec l’assistance de la famille régnante et des dignitaires de Bonambela, a été investi des droits de son père et de ses aïeux. »
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