CANTON BELE BELE

CANTON BELE BELE

S.M. MBAPPE BWANGA Paul Milord,

Chef Supérieur du Canton BELE BELE

L’histoire de ce canton est intimement, voire viscéralement liée à celle du canton Njo Njo; car il s’agit tout simplement de la déchirure, au propre comme au figuré de deux frères de même père et de même mère qi, pour des raison de non coexistence pacifique, se sont séparés.

Doo Makongo, ancêtre éponyme des bellois, qui vivait sur le plateau Joss (actuel Bonanjo) régnait sur le clan Njo Njo. Il était le père de plusieurs enfants, parmi lesquels Njo, plus connu sous le noms de Priso, Doumbè, Samè, Bèlè, etc.… Priso était l’ainé, un ainé qui voyait d’un mauvais œil la préférence clairement affiché de leur père pour son frère puiné Bèlè, pour lequel il ne cachait pas son intention d’en faire son héritier au trône. C’est ainsi que Priso multipliait en permanence des actes de brutalité, d’hostilité et de violence à l’égard de son jeune frère Bèlè qui, de guerre lasse, opta de s’en aller loin de la présence de son frère ainé.

Bèlè, accompagné de quelques-uns de ses frères, de leurs épouses, enfant et serviteurs, traversa le fleuve Wouri et alla s’installer en face. Cette opération lui avait été d’autant plus facilitée qu’il était le gendre du chef de cette terre, Dissomè dont il avait épousé la fille ainée.

Il faut dire que la rive droite du Wouri était à cette époque lointaine habitée

par des communautés Bassa et Bakoko qui, aujourd’hui forment les villages Bonamatoumbè et Sodiko.

Bèlè Doo s’installe dont sur cette rive droite du Wouri que les colons baptiseront Hickory Town, puis bien plus tard Bonabéri, déformation francisée de Bona Bèlè..

Malgré l’éloignement de son fils préféré, Doo Makongo portait toujours ce dernier au plus profond de son cœur. A telle enseigne que, sentant ses forces

s’amenuiser et sa fin proche, le vieux demanda à son fils Bèlè de venir prendre sa succession.

Mais ce dernier avait déjà fondé un vaste et solide clan de l’autre coté du fleuve (le clan Bèlè Bèlè), choisit d’envoyer son propre fils BEBEY’ A BELE succéder à Doo Makongo. C’est ainsi que le fils de Bèlè devint roi de Njo Njo.

Bèlè, l’ancêtre de Njo Njo s’était installé

puissamment et définitivement de l’autre coté du fleuve et grâce à la loi du nombre, a créé un vaste territoire s’ étendant jusqu’aux confins des limites administratives de l’actuel département du Moungo.

En effet Ewalè Mbedi (ancêtre des Bèlè avait eu pour frères Bojongo Mbedi (ancêtre des Bojongo et Mbongo Mbedi (père de Male, ancêtre des Bodiman,

Ewodi et Abo de Koki).

En définitive, si de nos jours les cantons Njo Njo et Bèlè Bèlè forment deux entités administratives autonomes et distinctes, ils n’en sont pas moins liés par une généalogie commune et affirmée par les vicissitudes de l’histoire humaine.