Plusieurs d’entre eux déjà retrouvés grâce à l’opération "Gbanda II"
Marion Obam
La scène avait surpris plus d’un au Marché des fleurs de Bonanjo mercredi, 19 novembre 2008 à 12h15mn. Des policiers avaient interpellé une voiture de marque Toyota Land Cruiser de couleur grise, qui avait à son bord un homme de race blanche et deux garçons. Après une dispute âpre, le conducteur qui venait de prendre les enfants à l’école Dominique Savio, ne semble pas comprendre que les policiers lui disent qu’il "roule dans une voiture volée en Belgique il y a huit mois". La suite de la dispute se déroulera au Groupement mobile d’Intervention (Gmi) II, où la Land Cruiser viendra gonfler le parc de grosses cylindrées déjà occupé par des Mercedes 500, des Raph 4, des Prado, toutes prises à Douala dans le cadre de l’opération Gbanda II.
Nom d’origine centrafricaine, en langue sango Gbanda signifie "Filer", cette opération de police conjointement menée à Douala et à Yaoundé a pour but, comme l’a expliqué Edgar Alain Mebe Ngo’o dans un point de presse donné vendredi 21 novembre 2008 à l’hôtel Le Méridien de Douala, "de lutter contre le trafic international des véhicules volés. Je voudrais ensuite préciser que, s’agissant d’une opération conjointe, celle-ci est appelée à se dérouler dans tous les six pays de la sous région et même au-delà, à Sao Tome et Principe et en République démocratique du Congo. A l’heure qu’il est, l’opération a déjà eu lieu au Tchad, au Congo, au Gabon et en Rca".
Cette opération qui est à sa deuxième phase, d’où le nom Gbanda II, se déroule avec l’appui logistique et technique de l’Organisation internationale de la police criminelle (Oipc) Interpol et la Cemac. A Yaoundé et à Douala, 10.000 Véhicules ont été contrôlés et 35 ont été déclarés volés. Le Délégué général à la Sûreté nationale a précisé "que les pays de provenance de ces véhicules volés sont variés. Il y en a qui viennent du Japon, de la Belgique, de France, d’Arabie Saoudite, de Norvège de Pologne et de bien d’autres ; et quelques-uns, deux précisément, ont été volés au Cameroun".
Pour la seule ville de Douala, 17 véhicules ont été récupérés en 3 jours d’opération parce que, les pays dont les véhicules volés ont été retrouvés ici au Cameroun alimentent régulièrement les banques de données d’Interpole avec les numéros de châssis des véhicules volés. C’est la raison pour laquelle ces véhicules sont facilement identifiables, explique-t-on à la police. L’enquête qui est menée lorsqu’on retrouve un véhicule volé vise notamment à déterminer le statut de celui qui conduisait le véhicule. Est-ce qu’il l’a achetée de bonne foi ou fait-il partie d’un grand trafic de vol de véhicules? interrogent entre autres les enquêteurs. C’est d’ailleurs pourquoi en dehors de la police et de la gendarmerie, d’autres services comme le ministère des Transports, le ministère de la Justice, celui des Relations extérieures et les Douanes, ont collaboré à cette opération qui s’est achevée, pour la phase terrain, en fin de semaine dernière dans la capitale économique.