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Manu Dibango, Papa Groove

Manu Dibango naît à Douala de parents protestants ; Michel Manfred N’Djoké Dibango, son père, est fonctionnaire et issu de l’ethnie Yabassi et sa mère, couturière à la maison, appartient à l’ethnie douala.

C’est dans la chorale du temple, où sa mère est occasionnellement professeur, qu’il est initié au chant, tandis que le gramophone parental lui fait découvrir surtout la musique française, américaine et cubaine amenée par les marins de ces pays débarquant dans le port de Douala avec leurs disques.
Sa scolarité commence par l’école du village et se poursuit à « l’école des blancs », où il obtient son certificat d’études. Son père l’envoie poursuivre ses études en France.


Au printemps 1949, il débarque à Marseille, où il est accueilli par son « correspondant » M. Chevallier, sévère instituteur de Saint-Calais[6]. C’est dans la famille d’accueil de cette commune de Sarthe qu’il passe son adolescence et découvre la culture française. Son autobiographie Trois kilos de café rappelle qu’il est arrivé avec dans son sac 3 kilos de café, denrée rare et chère à cette époque, pour payer ses premiers mois de pension[7]. Ensuite, étudiant à Chartres, puis à Château-Thierry au début des années 1950, il y découvre le jazz, joue de la mandoline et y apprend le piano.


Lors d’un séjour dans un centre de colonie réservé aux enfants camerounais résidant en France à Saint-Hilaire-du-Harcouët, il découvre le saxophone emprunté à son ami Moyébé Ndédi et y rencontre Francis Bebey. Ce dernier lui apprend les bases du jazz et ils forment un petit groupe jouant de cette musique ; mais c’est à Reims, où il prépare le baccalauréat philo, qu’il s’initie au saxophone et commence à se produire dans les « boîtes » et les bals de campagne, au grand dam de son père, qui lui coupe les vivres en 1956, lorsqu’il échoue à la seconde partie du brevet


En Belgique et au Congo


Différents contrats le mènent à la fin de l’année 1956 en Belgique, où il joue dans des orchestres dans des clubs privés, des cabarets : à Bruxelles, où il fait la connaissance d’une artiste peintre et mannequin (Marie-Josée dite Coco qu’il épouse en 1957[9]), à Anvers et à Charleroi, où son jazz s’africanise au contact du milieu congolais dans l’ambiance de l’accession du Congo belge à l’indépendance en 1960. Il est notamment chef d’orchestre dans la boîte bruxelloise les Anges Noirs[10], que les politiciens et intellectuels congolais, en pleine négociation pour l’indépendance de leur pays, fréquentent. C’est là qu’il rencontre le Grand Kallé, qui l’engage dans son orchestre. Ils enregistrent plusieurs disques, qui remportent le succès en Afrique (notamment Indépendance Cha Cha au Congo Léopoldville) et font une tournée au Congo Léopoldville en août 1961.
Le couple Dibango prend parallèlement en gérance l’Afro-Negro à Léopoldville, où Manu lance le twist en 1962 avec le titre Twist A Léo. En 1963, à la demande de son père, il ouvre son propre club au Cameroun, le Tam Tam, qui se révèle un échec financier à cause du couvre-feu imposé pendant la guerre civile, si bien qu’il revient en France en 1965.


Retour en France


En 1967, Manu Dibango trône à la tête de son premier big band. Il crée et développe son style musical, novateur et urbain et découvre le rhythm and blues. Il participe à une série d’émissions télévisées intitulée Pulsations, dont le producteur est Gésip Légitimus qui encourage le musicien à durcir son propos musical, et urbaniser son inspiration. Gésip le met alors en relation avec Dick Rivers et Nino Ferrer, vedettes de l’époque ayant aussi participé aux émissions Pulsations de Gésip Légitimus. Il joue de l’orgue Hammond pour Dick Rivers pendant six mois, puis est engagé par Nino Ferrer. Ce dernier le fait jouer de l’orgue, puis du saxophone quand il s’aperçoit qu’il sait jouer de cet instrument, avant de lui donner la direction de l’orchestre. En 1969, son album afro-jazz Saxy Party produit chez Mercury (Philips), composé de reprises et de compositions personnelles, le font renouer avec le succès.
Manu Dibango utilisa largement les concepts originaux d’émissions de Gésip pour produire Salut Manu, émision qu’il anime brièvement dans les années 1980


Soul Makossa


En 1972, la face B d’un 45 tours, Soul Makossa, est samplée sur Wanna Be Starting Something de Michael Jackson.
Dans les années 1980, Manu Dibango trouve un accord financier avec Michael Jackson pour l’utilisation de sa chanson dans l’album Thriller, mais ce dernier, par la suite, autorisera Rihanna à utiliser la musique de Dibango pour le titre Don’t Stop the Music. La chanson Soul Makossa fait la conquête des États-Unis et lui vaut d’y faire une tournée. Ses accents africains passionnent les musiciens noirs des deux Amériques, du nord au sud.
Le 3 février 2009, Manu Dibango décide d’attaquer les maisons de disques de Michael Jackson et de Rihanna (Sony BMG, Warner et EMI) pour avoir utilisé sans autorisation le thème de Soul Makossa[13]. Le tribunal donne sa décision le 17 février 2009 en déboutant sur la forme le chanteur camerounais. Finalement la procédure se solde par un arrangement financier à l’amiable.

Airs d’Afrique +

Posté par mboasawa

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